Le projet C.R.A.
Centre de Rééducation Ambulatoire
Pour qui ? 
Organisé selon le principe d'un service de soins ambulatoires, le CRA répond à l'objectif d'assurer, en ses locaux, un traitement de réadaptation fonctionnelle sans interrompre les activités normales de l'intéressé. 
L'admission du jeune est conditionnée par l'élaboration d'un bilan multidisciplinaire, par son inscription à l'INAMI, par un entretien de la famille avec les membres de l'équipe et par la signature d'une convention de réadaptation. 
Fonctionnant tous les jours ouvrables de l'année, l'équipe reçoit sur rendez-vous et assure une permanence téléphonique de 8h30 à 17h. 
Les frais de déplacement sont à charge de la famille. 
Une participation financière aux frais de la réadaptation est imposée par l'INAMI à la famille dont l'enfant n'a pas obtenu le statut de VIPO.

Pourquoi? 
L'objectif du CRA est d'assurer la rééducation ambulatoire d'enfants et d'adolescents vivant une réalité personnelle difficile et de leur permettre ainsi d'être en accord avec eux-mêmes et avec leur environnement. 
Il s'agit de remettre en action une (des) fonctions(s) perturbée(s) en traitant le trouble diagnostiqué, qu'il soit fonctionnel ou organique, et en y remédiant par des substituts techniques si nécessaire. 
Pour gérer ce processus de rééducation, l'équipe du CRA s'appuie sur des principes d'action qui posent le postulat d'une participation du jeune à son traitement, d'une collaboration avec l'environnement et, surtout, de l'opportunité d'une intervention thérapeutique la plus précoce possible. Intervenir tôt, en comprenant tôt ce qui va gêner le développement de l'enfant, lui permet d'intégrer des acquis à l'âge le plus favorable : le traitement est plus aisé et le pronostic de l'évolution du trouble est amélioré. 
L'intervention précoce repose sur la possibilité, confirmée par la littérature spécialisée et par l'expérience du CRA, de déceler tôt dans l'évolution de l'enfant, les signes réels du problème.  
Les moyens d'action du CRA transitent par l'organisation de séances de consultation, de rééducation, de traitement.

Avec qui ?
L'équipe du CRA se compose des services suivants : médical, de logopédie, de kinésithérapie, d'ergothérapie, psychologique, social, administratif, ouvrier.
Comment? 
L'intervention de chacun des services se construit et s'agence à celle des autres à travers une collaboration d'équipe. Bien que la prise en charge d'un enfant s'effectue principalement de manière individuelle, une mise en commun permet à chacun de se sentir concerné. 
Ainsi, les réunions d'équipe apportent une connaissance plus complète du trouble à traiter et favorisent une perception globale de l'enfant. Ce travail d'équipe permet d'apprécier l'opportunité des interventions, d'en augmenter l'efficacité et d'enrichir l'approche relationnelle avec l'enfant.

Le service médical
La fonction médicale est assurée par un neuropédiatre et un neuropsychiatre. L'objectif du service est d'assurer le suivi médical des jeunes en favorisant une vision globale du problème à traiter, en exécutant ou faisant exécuter à l'extérieur les examens nécessaires, en assumant l'information médicale de tous les intervenants, en se préoccupant des domaines de la santé générale et de l'hygiène.  
Le service met en œuvre toute forme de collaboration avec les milieux hospitaliers et tout médecin spécialiste (orthopédiste, gastroentérologue ...) chaque fois que la situation sanitaire d'un jeune le nécessite.  
Le neuropédiatre, médecin-directeur, assume la responsabilité des processus individuels de réadaptation. 

La logopédie 
Répertoriée comme fonction paramédicale, la logopédie exerce chez le patient, les fonctions d'éveil, de facilitation, de rétablissement de la communication verbale et non verbale. 
Son objectif est d'optimaliser les fonctions langagières d'expression et de compréhension afin de permettre à l'enfant de s'intégrer dans son entourage comme dans la société. 
La logopédie traite principalement : 
• les troubles de la communication verbale, paraverbale et écrite ( parole, langage, dyslexie, dysorthographie ...) 
• les troubles cognitifs (compréhension, attention-concentration-structuration, dyscalculie et raisonnement, prérequis ...) 
• les dysfonctionnements praxiques (déglutition, respiration, coordination, orthodontie ...)  
La communication se préparant et se développant dès le plus jeune âge, il est parfois nécessaire d'aider ce démarrage par des stimulations infantiles (visuelles, auditives, tactiles) et par une préparation à l'articulation (maintien postural, déglutition, respiration, praxies, vocalises ...). 
Les interventions logopédiques s'envisagent en termes de prévention et de traitement grâce à des techniques de diagnostic et de rééducation adaptées aux difficultés répertoriées qui peuvent avoir des origines diverses (psychologiques, physiologiques, génétiques ...). 
Au même titre que les autres disciplines paramédicales, la logopédie s'inscrit dans une dynamique d'intégration transdisciplinaire. 

La kinésithérapie
L'enfant est un être en formation. Il grandit harmonieusement en passant par diverses phases de développement jusqu'à atteindre son accomplissement d'adulte. A chaque moment de l'enfance correspond un niveau de développement affectif, intellectuel, moteur, social ... 
Le kinésithérapeute aide l'enfant qui présente une rupture de continuité dans son développement corporel, moteur, rupture ayant des répercussions sur son adaptation à l'environnement. 
La prise en charge s'oriente dans le sens des objectifs généraux de l'institution: 
  • développement de l'autonomie motrice. 
  • affinement des capacités motrices et psychomotrices (socialisation).  
  • maintien du confort corporel et physiologique, le meilleur possible (bien-être). 
Comme moyen d'évaluation, le kinésithérapeute dispose de la possibilité de comparer l'état de développement de l'enfant avec celui atteint habituellement par des enfants du même âge. 
Il travaille alors pour réduire ou compenser la différence constatée si elle présente un inconvénient immédiat ou prévisible pour l'enfant. 
Il adapte ses techniques en fonction de l'origine du trouble ou du handicap, de l'environnement, des possibilités, de la motivation, du but à atteindre; les objectifs poursuivis sont déterminés avec l'enfant et/ou sa famille et avec l'équipe. 
Les divers aspects de l'intervention kinésithérapeutique sont déterminés par les troubles ou handicaps de l'enfant : 
  • la rééducation psychomotrice vise la connaissance du corps et son utilisation dans l'espace et dans le temps pour permettre à l'enfant de perfectionner ses aptitudes motrices;
  • la rééducation neuromotrice vise au développement des capacités motrices en luttant contre les problèmes moteurs provoqués par des lésions nerveuses (hyper ou hypotonie, athétose ...);
  • le travail orthopédique pallie aux troubles de la croissance et aux conséquences des troubles neuromoteurs (rétractions musculaires, déformations osseuses, attitudes vicieuses ...) pour éviter à l'enfant, même sans grand potentiel neuromoteur, l'inconfort et la souffrance dans les soins de la vie quotidienne; la mobilité articulaire, la souplesse, l'intégrité morphologique du squelette, l'équilibre des tensions musculaires sont maintenus par les voies de la mobilisation, postures, massages, étirations, exercices correcteurs, appareillages (siège, coquille, corset, semelles ... construits en collaboration avec un prothésiste) ... 
  • la prise en charge respiratoire, dont le « percussionaire » est un des outils, répond à deux niveaux de nécessité : le traitement ponctuel, pour répondre à une situation de crise sur le plan respiratoire (bronchite...) et le traitement de fond, d'entretien, préventif des situations de crises, s'adresse aux enfants présentant des affections respiratoires répétitives, liées à l'état orthopédique, aux désordres de la motricité (paralysies).  
L'ergothérapie
Chaque jour, l'enfant accomplit une multitude de gestes : il se lève, se lave, s'habille, se nourrit, se déplace... En grandissant, il apprend à réaliser seul ces activités avec plus de précision et de rapidité. 
Un handicap moteur ou mental peut perturber ou freiner l'acquisition de ces gestes et limiter le degré d'autonomie et d'intégration de l'enfant dans son milieu de vie. 
L'enfant pris en charge par l'ergothérapeute peut présenter des troubles au niveau de la coordination globale, bimanuelle, oculomotrice, de la motricité fine, de l'équilibre, de l'organisation des activités de la vie quotidienne, de l'organisation spatio-temporelle, de la latéralité, du schéma corporel, de la concentration, de l'attention, de la mémoire, de la sensibilité, du comportement, des praxies et des gnosies. 
L'ergothérapie est une forme de traitement qui utilise une occupation pour restaurer une fonction défaillante et rendre la personne le plus autonome possible. 
Les activités sont choisies en fonction de leurs exigences gestuelles et intellectuelles par rapport au trouble à traiter et trouvent leur source dans les stimulations tactiles, visuelles, auditives, olfactives, les activités de la vie journalière, l'artisanat, les jeux éducatifs et récréatifs, les activités d'expression musicale, picturale, corporelle.  
L'ergothérapeute conçoit, réalise ou utilise des adaptations temporaires ou définitives. Il entraîne l'enfant à utiliser ces aides techniques et ce matériel (assiette avec butée, vêtement fermé par velcro....) pour lui permettre, quel que soit son problème, de réaliser une activité et pour l'aider, ainsi, à acquérir une plus grande autonomie. 
Il peut également se rendre au domicile de l'enfant pour conseiller et créer une série d'adaptations dans la chambre, la cuisine, la salle de bains..., pour rendre ces pièces accessibles et utilisables par l'enfant et les autres occupants de la maison. 
L'ergothérapie et la kinésithérapie sont complémentaires : toutes deux traitent des fonctions défaillantes à quelque degré que ce soit. 
En outre, l'ergothérapie apprend à l'enfant à vivre avec ses propres capacités, aussi limitées soient-elles, dans des situations réelles. 
Parfois, l'enfant n'est pas prêt psychiquement pour aborder de manière directive et frontale les apprentissages avec les rééducateurs; il adopte alors systématiquement un comportement inadéquat qui perturbe la rééducation. 
Formé complémentairement à la thérapie du développement psycho-moteur, l'ergothérapeute peut alors aborder l'enfant par le biais d'une relation thérapeutique mieux adaptée qu'une relation « technique ». 
Le but de cette relation ciblée, basée sur des expériences corporelles, sensorielles et motrices est de favoriser, de redynamiser la structuration du psychisme de l'enfant en utilisant « la mise en mots » ou la représentation de ces expériences. 

L'approche psychologique
Outre la fonction de guidance d'équipe, le psychologue intervient selon deux axes spécifiques à l'enfant et à son entourage : la fonction de diagnostic et le travail thérapeutique.  
La fonction de diagnostic. 
Lorsqu'un enfant se présente au CRA, il est nécessaire, pour lui et pour les personnes qui vont l'aider, d'établir un diagnostic qui permette de le situer sur le plan de son développement mental, affectif et social. C'est au psychologue qu'incombe cette tâche. 
Selon l'âge et les dispositions de l'enfant, les moyens utilisés pour établir ce diagnostic varient entre l'utilisation d'un matériel de jeu ou de stimulation simplifié, un matériel de testing plus spécialisé et des entretiens.
Le diagnostic individuel et environnemental est ensuite confronté à celui des autres rééducateurs. Cette confrontation mutuelle des bilans permet au psychologue de relativiser son propre diagnostic et de se rendre compte de la place, prioritaire ou non, qu'occupent les difficultés psychologiques de l'enfant. 
Enfin, dernière étape du diagnostic, « l'écoute de la demande ». Quand une difficulté quelconque pousse les proches d'un enfant à consulter un centre, il importe d'être attentif à ce que représente cette difficulté, à la manière dont elle est ressentie et vécue par chacun, aux attentes et enjeux dont elle est l'objet. Cette dernière étape est une condition indispensable à l'apport d'une aide satisfaisante et efficace.

Le travail thérapeutique
Lorsque le diagnostic est établi, le travail du psychologue peut se poursuivre ou non sous forme d'une guidance avec l'enfant et/ou avec la famille. Pour que ce travail ait lieu, il faut d'abord et avant tout qu'il réponde à une demande
Cette guidance se distingue d'autres formes de rééducation en ce sens qu'elle n'a pas pour but de faire apprendre quelque chose : elle ne comporte donc pas de notions de réussite ou d'échec. 
Le travail thérapeutique consiste à créer un espace destiné à permettre l'expression des multiples formes de pensées suscitées par la situation. 
Ceci nécessite la mise en place d'un climat relationnel privilégié, empathique où l'enfant et sa famille peuvent se permettre de communiquer librement sur le problème à résoudre et sur ce qu'il évoque pour chacun. 
Le travail thérapeutique vise aussi à permettre à chacun personnellement et au système familial dans son ensemble de retrouver un équilibre satisfaisant. Ceci implique une participation active de chacun. 
La durée d'une guidance dépend du problème de chaque enfant et nécessite toujours la participation de ses parents ou de ses proches.